CHAMBÉRY | Le musée Savoisien peaufine ses derniers préparatifs

CHAMBÉRY | Le musée Savoisien peaufine ses derniers préparatifs

PUBLIE LE 13/04/2023 par Lison Bourgeois - 9669 vues

L’ouverture des portes au public se rapproche sérieusement pour le musée Savoisien de Chambéry. Dans les salles et les couloirs du tout nouveau bâtiment, l'effervescence règne. Tout doit être prêt pour le samedi 29 avril, date de l’inauguration. “J’avoue que la dernière ligne droite est très très dense”, confie avec sourire Marie-Anne Guerin, conservatrice du patrimoine et directrice du musée Savoisien. “On est dans l’installation des collections, il nous reste à installer la signalétique aussi. Et puis on se met en ordre de marche puisqu’il y a le parcours mais aussi l'accueil, la surveillance, la sécurité et la sûreté. Et puis la programmation des visites pour l'accueil de tout le monde”, énumère-t-elle rapidement. La directrice du musée Savoisien assure attendre avec impatience le 29 avril pour se sentir “soulagée”. “Mais, en même temps, c’est toujours un petit peu angoissant puisque cela fait des années que l’on planche, avec toute l’équipe du musée Savoisien, dessus. [..] Donc à la fois on est impatients puis à la fois on a peur que les gens disent ‘ah, je n’aurais pas imaginé comme ça’”, s’inquiète-t-elle. Mais elle conclut, après quelques secondes de réflexion : “Mais on se dit que ça va le faire !”.

Ce sont plus de 1 800 m2 de surface d’expositions permanentes, et 350 m2 d’expositions temporaires, qui seront ouvertes gratuitement au public. Un projet immense qui a nécessité l'expertise de 25 entreprises et 30 corps de métiers différents. Dans l’un des couloirs du musée Savoisien, Margaux Geib Lapinte est en train de travailler minutieusement sur son ordinateur. Elle est à la fois architecte, muséographe et scénographe et est cheffe de projet aux ateliers Adeline Rispal en charge de la scénographie du musée Savoisien. Elle nous explique ce qui est en train de se dérouler : l’installation des collections. “C’est un moment qui se déroule à la fin du chantier et qui correspond au moment où toutes les collections arrivent. Tous les dessins commencent à prendre forme puisqu’on installe au fur et à mesure les vitrines et les objets hors vitrines qui sont posés sur des socles”, détaille-elle. “En tant que scénographe, notre rôle est d’épauler le musée. Eux ils apportent le contenu scientifique [...], et nous on est là pour essayer de créer une esthétique globale qui fonctionne pour créer un ensemble dans la vitrine et dans le musée en général”, détaille-t-elle. Puis elle glisse : “Moi c’est la partie que je trouve la plus intéressante ! c’est vraiment un moment d’échanges et le musée se dessine enfin !”. La structure était fermée au public depuis 2014, il a donc fallu plusieurs années et 22 millions d'euros pour mettre en place ce nouveau musée Savoisien.

Plus de 2 000 objets seront exposés dès le 29 avril prochain à travers 6 espaces thématiques, depuis “Pouvoir et Territoire” à “Les peintures médiévales du Cruet” en passant par “Croire” ou encore “S’habiller”. Parmi les objets plus renommés, on note la présence d'une pirogue du Haut Moyen  ge découverte dans le lac du Bourget, une ancienne télécabine de Courchevel et une salle de bain de la fin des années 1960, issue d’un appartement des Arcs 1800, dessinée par la célèbre designer Charlotte Perriand. Mais pour Sébastien Gosselin, adjoint de la directrice du musée, il y a une autre fierté qui est particulièrement notable. Entre ses mains gantées, il tient un petit ivoire connu en Savoie depuis 1863. “C’était alors la première fois qu’il était présenté en Savoie, dans le cadre d’une exposition au château des ducs de Savoie. Il a été volé en 1992 au musée Savoisien où il était exposé depuis 1864. C’est grâce à la démarche volontaire de deux particuliers, dont le père avait acheté ce petit ivoire. Ils avaient connaissance du vol et ont voulu le restituer. C’est ainsi que ce petit ivoire a pu revenir chez nous. S’ils n’avaient rien dit, on n'aurait jamais rien su puisque l’antiquaire lui-même n’avait pas fait la démarche !”, assure l'adjoint de la directrice du musée. Puis il confie, avec beaucoup d’émotions : “c’est quelque chose qui ne va pas nous arriver très souvent, c’est certain. Et pour ma part, je suis spécialiste du Moyen- ge donc je suis bien sûr très ému qu’un tel objet soit revenu parmi nous et qu’on puisse à nouveau le partager avec le public”. Un objet de plus qui pourra être admiré par le public dès le 29 avril prochain pour l'ouverture du musée Savoisien.