SAINT-JORIOZ | Ils ont fui l’Ukraine : « Après la guerre, c’est le paradis ! »

SAINT-JORIOZ | Ils ont fui l’Ukraine : « Après la guerre, c’est le paradis ! »

PUBLIE LE 14/04/2022 par Auriana Castro - 15719 vues

Aux alentours de 14h30 mercredi 13 avril 2022, un bus aux couleurs de l’Ukraine est arrivé à Saint-Jorioz. A son bord une soixantaine de réfugiés ukrainiens : des femmes, des enfants et des adolescents.

A la descente du bus, de la fatigue mais aussi du soulagement. Aleona a 34 ans, elle a fui la guerre avec sa mère et son enfant de 4 ans. Son mari et ses beaux-parents sont restés en Ukraine. Avec l’aide de la traduction d’Elena Margod, bénévole de l’association Ukrainian Heart, Aleona raconte : « Nous avons entendu les sirènes, nous avons vu les avions de chasse. C’est effrayant. Nous avons eu peur pour notre enfant, alors nous avons pris la décision de partir. » En Pologne, elle apprend que des associations françaises les accueilleront, qu’ils seront hébergés dès leur arrivée. Des conditions d’accueil qui l’on décidé à monter dans ce bus avec sa famille.

Pour Anastasia, 25 ans, c’est le hasard qui l’a menée en Haute-Savoie. Sur place, à la frontière polonaise, le chauffeur insiste pour qu’elle se rajoute au voyage. Les risques à la frontière pour les femmes isolées sont nombreux… Anastasia a donc pris la route pour la France. Laissant en Ukraine son frère, ne pouvant quitter le pays, et sa mère qui a choisi de rester avec lui : « Vous devez laisser votre maison, votre famille, votre pays…Tout est nouveau. C’est difficile pour tout le monde. » explique la jeune femme en anglais.
Elle sera accueillie chez Marie-Joseph, une première pour la retraitée, alors qu’elle ne connait pas la langue : « C’est une manière pour nous de nous mobiliser vis-à-vis de ceux qui ont connu la guerre. On n’a su qu’hier qui on allait accueillir… Nos enfants sont grands, on a de la place à la maison alors on voulait être solidaire. » Et pour ce qui est de la langue, elle confie : « Je ne parle que très peu anglais, aussi, mais on va se débrouiller avec un réseau d’amis qui ont déjà hébergé des ukrainiens. Petit à petit on va se comprendre. »

Si les familles d’accueil comme celle de Marie-Joseph sont essentielles, l’organisation de ce trajet et des hébergements, ont été rendus possibles par trois associations et une société partenaire : Le Secours Protestant, Les Biélorusses de Savoie et l’association Ukrainian Heart. Quant à Hold On Production, la société a mis à disposition bus et chauffeurs pour faire l’aller-retour.

La moitié des réfugiés ont ensuite repris la route pour la Savoie.
Parmi eux, Aleona, son enfant et sa mère. Cette dernière avant de remonter dans le bus a enlacé David Bruneau, responsable de la société Hold On : « Après la guerre c’est le paradis. Merci à vous. » lui confie-t-elle. Puis, de son bras, elle montre le bus : « Stop War, c’est ce que nous attendons tous. Il faut que ça s’arrête. »