Attaque d’un véhicule du SMUR : « C’est une violence qu’on n'a pas l’habitude d’avoir envers des soignants »

Attaque d’un véhicule du SMUR : « C’est une violence qu’on n'a pas l’habitude d’avoir envers des soignants »

PUBLIE LE 09/01/2025 par Dorian Marchiset - 3560 vues

Dans la nuit du lundi 6 janvier au mardi 7, un véhicule du SAMU d’Annecy a été caillassé, laissant plusieurs impacts importants sur le pare-brise. Malgré le choc, l’ambulancier, le médecin du SMUR et l’infirmier présent dans la voiture vont bien, même si la surprise de l’attaque laisse des traces. Les trois professionnels de santé étaient en route pour prendre en charge un caissier poignardé au thorax. Finalement, le pare-brise n’a pas cédé malgré les trois impacts importants encaissés.

« Les urgentistes sont préparés à toutes les éventualités et tout ce qui relève de l’exceptionnel, les équipes vont bien et n’ont pas été blessées » explique Gaël Gheno, chef de service du SMUR d’Annecy. Il souligne également le professionnalisme de ces mêmes personnes qui ont été au bout de leur mission, en prenant en charge le caissier de 32 ans. « Ce qu’on ne vit pas au quotidien, c’est la violence, qu’on n'a pas l’habitude d’avoir envers des soignants », ajoute-t-il. Une animosité envers qui semble connaître une hausse.

« Les gens n’ont plus la patience d’attendre »

Même si les situations comme celle de début janvier sont rares, la violence reste tout même bien présente pour le personnel au quotidien. Si elle n’est pas toujours physique, elle l’est plus régulièrement verbale. « Au centre d’appel du 15, on a de plus en plus de personnes qui veulent tout et tout de suite. Ça donne lieu à de plus en plus de violences verbales, assure Gaël Gheno, qui tente d’expliquer cette augmentation de l’animosité. On est dans une société qui consomme tout et tout de suite, y compris la santé. »

Un problème toujours plus récurrent au sein d’hôpitaux souvent en manque de personnel et face à des « gens qui n’ont plus la patience d’attendre ». En réaction, les professionnels de santé sont poussés à hiérarchiser les urgences, un choix incompris par certains, les poussant donc à toute forme de violence. « Entre quelqu’un qui arrive avec une vraie pathologie d’urgence et quelqu’un qui vient pour une entorse de plusieurs jours, il y a une différence. Oui pour eux c’est une urgence mais pour nous moins », illustre finalement le chef de service du SMUR. Cette attaque reste en tout cas un sacré coup dur pour le service hospitalier, après une période de fête déjà très mouvementée.