PUBLIE LE 17/06/2022 par Mathieu Hutin - 12610 vues
Entre 200 et 300 personnes se sont rassemblées ce mercredi 15 juin, en marge d’un conseil municipal privé pour soutenir la station de la Sambuy. A la suite de la réunion, le maire de Faverges Jacques Dalex, la première adjointe Jeannie Tremblay et la directrice de cabinet nous ont reçu et nous ont accordé une interview.
Entre 200 et 300 personnes se sont rassemblées ce mercredi 15 juin, en marge d’un conseil municipal privé pour soutenir la station de la Sambuy. Il s’agissait en grande majorité de familles ainsi que de membres du ski club, les socioprofessionnels et d’anciens élus. Le conseil municipal privé avait pour objet la restitution d’un audit sur les possibilités d’avenir de la station municipale.
A la suite de la réunion, le maire de Faverges Jacques Dalex, la première adjointe Jeannie Tremblay et la directrice de cabinet nous ont reçu et nous ont accordé une interview. Jacques Dalex rassure et se défend, avant d’évoquer les chiffres et les scénarios :
« Ce qu’on devrait reprocher au maire, éventuellement, c’est de pas se poser ces questions-là, en toute transparence. Il ne faut pas nous titiller sur des choses qui n’existent pas. Le journaliste doit aller à la source de l’information. Et l’information, elle est là, on est en mesure de vous donner ces chiffres qui ne sont pas contestables.
Le maire de Faverges parle d’un processus normal du travail du maire autour de 2 questions. La question financière d’une part puisque selon ses dire l’équipement coûte à la collectivité entre 450 000 € et 500 000 € chaque année. La question du réchauffement climatique et des stations de moyenne montagne d’autre part. Contrairement aux informations communiquées à la presse écrite, reçue indépendamment, Jacques Dalex et Jeannie Tremblay précisent que l’audit prévoit 5 scénarios, adossés au changement climatique, par demi-degrés de variation allant de -1 à + 1 degré. Le maire et la première adjointe ne rentrerons pas dans les détails avec nous.
Sur la méthode, Jacques Dalex explique que l’audit a été rendu le 31 mai et présenté en conseil municipal 15 jours plus tard. Pour le maire « On ne peut pas parler d’un dossier aussi important sur des bruits de couloir sans avoir des éléments précis et chiffrés. Aujourd’hui, laisser en l’état, c’est passer de 450 000 à 600 000 € de déficit dans les dix ans à venir. »
La suite, c’est une présentation de l’audit lors d’une réunion publique comme l’explique Jacques Dalex :
« Présenter à la population pour que les gens soient informés le plus justement possible et ne véhiculent pas des contre-vérités et puis à l’automne, on prend les décisions qui seront nécessaires... Jeannie Tremblay et la directrice de cabinet l’interrompent en exprimant qu’ « à l’automne c’est tôt. »
Jacques Dalex confirme : « C’est bien le conseil municipal qui tranchera.
Les chiffres de déficits ne sont pas nouveaux dans l’audit. Ils ont toujours existé, ils sont dans les comptes administratifs de la commune. Ce qui est étonnant c’est que des gens parlent d’un déficit de 50 000 €. Ceux qui semblent découvrir un dossier… Y’a très longtemps que mes prédécesseurs auraient dû se pencher sur ce dossier. Nous, on le fait avec courage, ouverture. On n’a rien à cacher. »
Jeannie Tremblay intervient : « On ne peut pas dire ça Jacques ! Ils se sont quand même penchés sur ce dossier parce que des investissements ont été faits. Et y’a eu des choses de faites. Y’a des choses qui sont critiquables. On va voir quelles nouvelles activités d’hiver on pourrait développer, ce qu’il va falloir supprimer car trop déficitaire. Et à la fois réinventer aussi l’été tout ça dans le but de redéfinir l’image de la station. […] On cherche son devenir et ce qu’on va construire dans cette station pour les 20 prochaines années. »
Jacques Dalex revient sur l’aspect budgétaire : « Un déficit de 500 000 € n’est pas supportable pour une commune de notre taille. On associe les socioprofessionnels à la réflexion : j’attends que quelqu’un me dise, j’ai la solution. Ça fait 40 ans que cette station est déficitaire. »
Le maire de Faverges-Seythenex poursuit : « Le déficit est le problème principal qui cache d’autres problèmes. Réchauffement climatique, enneigement aléatoire. Petite structure qui a du mal à fonctionner et où la moindre absence pose problème. Trouver le personnel, le payer en l’absence de neige... » Jacques Dalex évoque également l’obligation d’avoir deux dameuses en cas de panne de l’une d’elle avant de parler : « d’une station difficile à skier où les écoles ne vont pas. On cumule les difficultés. […] Il arrive un moment où la question se pose de savoir si c’est bien raisonnable. »
Jacques Dalex dément ensuite ne prendre en compte que l’aspect comptable de la station et rappelle que la commune de Faverges porte seule l’équipement. À la question de savoir si l’intercommunalité pourrait la gérer, Jeannie Tremblay annonce que cela va être débattu, Jacques Dalex dit non et explique qu’une reprise par la communauté de communes ne règle pas le problème du déficit qui restera à la charge de la commune. Ce que confirme Jeannie Tremblay.
Le premier édile de la commune poursuit : « On ne peut pas trop tarder à informer la population et faire une réunion publique. Le cabinet présentera l’audit à la population comme il l’a fait au conseil municipal. Il faut que ce soit des techniciens aguerris. Ils sont indépendants. » Le maire se montre également soucieux d’attendre certains retours : « Les socioprofessionnels ont manifesté leur volonté de participer à la réflexion. Nous prendrons la décision qui s’impose à l’automne » débute Jacques Dalex, avant d’être interrompu par Jeannie Tremblay et la directrice de cabinet : « C’est tôt l’automne Jacques ! »
Interrogé sur un éventuel référendum, comme certains le demande :
« Est-ce que c’est non ?
- Ce n’est pas non ! On consulte, mais si on fait un référendum pour que 17% des gens se déplacent. Qu’est ce que l’on en fera ? »
Pour terminer, le maire de Faverges-Seythenex donne son sentiment sur le rassemblement de ce mercredi soir :
« Quand les citoyens montrent leur intérêt à la vie publique et la vie municipale, on en est très satisfaits. Le problème c’est qu’ils se sont emballés sans avoir toutes les informations et sans chercher à les avoir. C’est un peu dommage. Nous sommes au service de la population. Je ne fais pas dicter mes décisions, le conseil municipal est là pour prendre des décisions. C’est un travail collectif, c’est une longue réflexion. Je lis des choses qui me font un peu rire : Le maire ne skie pas... Il ne joue pas au basket non plus ! Mais je m’intéresse à la salle de sport. D’abord je skie, et y’en a beaucoup qui ne pourraient pas me suivre au ski. Je ne passe pas beaucoup de temps à la Sambuy. Dire : le maire ne skie pas… Je m’occupe du cimetière mais je ne suis pas mort. On est face à des choses, quand je lis des trucs… Ça ne va pas... Ce sont de faux débats. On ne doit pas être dans l’affect. » Jeannie Tremblay de commenter également la situation : « Ils sont dans la dramaturgie d’une situation, ça n’a pas lieu d’être. »
« Vous (H2O) y êtes pour quelque chose. » Le maire nous reproche d’avoir écrit que sa décision était prise. Après avoir rappelé que nous rapportions seulement son propos, confirmé par 3 sources différentes, Jacques Dalex précise : « Je dis depuis le début que c’est une situation qui m’inquiète beaucoup et que ce n’est pas tolérable, ce déficit qui ne fait qu’augmenter. »
Jeannie Tremblay finira par nous reprocher d’avoir transformé une petite rumeur publique en grosse rumeur publique. Jacques Dalex continuera : « On pensait travailler tranquillement sur ce dossier. Après votre texte, on est obligés de bousculer les choses ; d’aller au contact de la presse pour dire que l’on n’avait rien décidé et que l’on est dans un processus normal de réflexion. On associe la population. Ça a simplement bousculé un peu les choses. »
Ce vendredi, la pétition en ligne lancée en début de semaine comptabilise plus de 2 000 signatures. Promise sur le site internet « après présentation aux élus », l’étude n’est toujours pas disponible ce vendredi midi. Un document demandé par nos soins pour appuyer notre travail, mais qui nous a été refusé.
Jacques Dalex, Jeannie Tremblay et leur directrice de cabinet à propos de l'audit présenté ce mercredi
Jacques Dalex, Jeannie Tremblay et leur directrice de cabinet à propos de la mobilisation des habitants
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