Pays de Savoie

PAYS DE SAVOIE | Concours « 4S Semeur d’Innovation » : les lauréats sont connus

PAYS DE SAVOIE | Concours « 4S Semeur d’Innovation » : les lauréats sont connus

PUBLIE LE 27/06/2023 par La Rédaction - 9339 vues

Clap de fin pour la deuxième édition du concours du Crédit mutuel pour valoriser des projets innovants sur le territoire. Vendredi 23 juin 2023, les quatre lauréats ont été annoncés, après la présentation des projets des 10 finalistes.

Les candidats avaient seulement trois minutes pour convaincre leur jury, une mission réussie puisque la décision du jury s’est fait attendre et qu’il a été confié que « la tâche n’a pas été simple ».

Des étoiles anti-stress pour les enfants aux urgences

L’association Nos p’tites étoiles fait partie des quatre lauréats de cette édition. Armé de deux doudous en forme d’étoile, son président Arnold Bruguière, a présenté « Des étoiles aux urgences », le projet défendu par l’association.  « Les enfants vont être soignés mais on ne gère pas toute la partie angoisse et stress. Ce projet est né d’un réel besoin que les soignants nous ont fait remonter. Jusque-là, ils gonflaient des gants en plastique pour amuser les enfants ou les réconforter en cas d’oublis de doudous. » confie le président de l’association. Nos p’tites étoiles a relevé ce défi.
L’association en est à sa 1.000ème étoile fabriquée. Une fabrication qui a pensé à tout comme l’explique Arnold Bruguière : « Ce projet est financé par la récupération de matériels métalliques à usage unique utilisés par les urgences hospitalières et qui sont jetés. Il y a beaucoup de déchets qui partent et qui n’ont pas de seconde vie. On les récupère, on les fait valoriser par des partenaires recycleurs. Avec cet argent, les doudous sont fabriqués en pays de Savoie dans des ateliers d’insertion. C’est un projet qui nous tient à cœur et plein de bon sens. »

Le prix remporté, un chèque du Crédit Mutuel de 4.000 euros permettra la fabrication de 400 nouveaux doudous qui seront offerts aux urgences pédiatriques du département.

OTEO : l’intermédiaire nécessaire entre hôpital et hôtel

Deuxième lauréat, un autre projet toujours en lien avec les hôpitaux et la prise en charge des patients.
Il s’agit cette fois d’une solution digitale qui vise à faciliter le recours à l’hébergement temporaire non médicalisé. Sont concernés, les patients qui ne reçoivent pas de soins la nuit, qui sont éloignés géographiquement ou isolés socialement. Ces derniers peuvent alors laisser la chambre d’hôpital pour une chambre d’hôtel - en amont ou après une opération ou dans le cadre de chimiothérapie. Léa Jakubuwicz, cofondatrice de OTEO développe : « L’idée était d’allier le monde de l’hôtellerie et le monde de l’hôpital. » Une alliance qui a de quoi faire des heureux : « Les patients sont les premiers bénéficiaires. Cela permet d’améliorer le confort, le moral et de faciliter une meilleure récupération. Le dispositif a été expérimenté pendant trois avant d’être généralisé, il y’ a eu plus de 95% de satisfaction des patients. »
Les patients qui profitent de cette possibilité, n’ont aucun reste à charge, et s’ils y gagnent, ils ne sont pas les seuls :« Les hôpitaux ont besoin de libérer des lits et en même temps ils sont confrontés à un problème de recrutement. Cela leur permet de traiter plus de personnes à la journée, sans avoir besoin de les héberger. Et puis le troisième bénéficiaire, c’est l’assurance maladie qui fait des économies : en moyenne le coût d’une chambre d’hôpital est de 1.000 euros. En payant une chambre à l’hôtel, le coût est divisé par 10. »

Créée en janvier 2023 par Léa Jakubowicz et Elsa Kiefer, OTEO en est encore à une phase pilote. Le prix remporté permettra à la jeune entreprise de poursuivre son développement.

Dahuts et ses mobiliers 0 déchets

Autre lauréate, l’entreprise haut-savoyarde Dahuts, affiche l’ambition de « devenir l’Ikea de l’upcycling ». Bruno Rey, porteur du projet, se présente devant le jury avec une chaise et une table basse en bois. Pas n’importe quel bois, il s’agit à l’origine de « déchets » de professionnels du territoire. « On collecte des déchets bois auprès de partenaires industriels tels que les groupes Fournier et NTN SNR et nous les transformons en ressources avec l’aide de travailleurs handicapés qui fabriquent le mobilier que nous avons prototypé dans notre atelier en série. » explique Bruno Rey. Bureau, table, chaise, mange-debout, présentoir, casiers et bien d’autres sont ainsi fabriqués.
La petite entreprise souhaite aujourd’hui passer à la vitesse supérieure : « On voudrait proposer toujours plus de mobiliers et permettre aux gens de les monter ou démonter facilement avec un plan. »  Augmenter sa production pour diminuer les déchets : « Face à nous, il y a des tonnes et des tonnes de déchets, nous souhaitons sauver tous ceux qu’on peut du rebut. Tous ceux qui sont sauvés, c'est un bien pour la planète et le territoire. »
Le chèque du Crédit Mutuel permettra de faire un premier pas vers ce développement.

Des skis recyclables lancés sur le marché en septembre par ADN Skis

Autre projet bon pour la planète, des skis entièrement recyclables. Étonnement, le secteur ne semble pas s’être grandement impliqué dans la recherche pour permettre aux passionnés d’avoir la conscience tranquille à la fin de vie de leurs skis. Un défi dorénavant relevé par ADN Skis, après cinq années de travail. Sa fondatrice, Camille Lambert confie : « Je suis skieuse depuis mon enfance, c’est ma passion mais je suis aussi très sensible à l’environnement, d’où ce projet. »
Les skis usagés représentent en France plus de 1.500 tonnes de déchets par an. Camille Lambert explique : « Le but c’est d’avoir un impact concret sur l’environnement. Un prix trop élevé, luxe ça ne serait pas profitable. On a souhaité être autour de 600 euros la paire et donner la possibilité de les louer. »  En septembre 2023, les pré-commandes seront lancées, 200 paires de trois gammes différentes : randonnée, alpin et all mountain. Toute une logistique de collecte sera conjointement lancée pour « avoir des skis recyclables et recyclés ».

Pour la lauréate, participer à ce concours à été une belle opportunité : « Ça va énormément nous aider. Au-delà de l’aspect financier, il y’avait cette journée de coaching avant qui nous a beaucoup apporté et tout ce réseau que ça permet de créer. »

Cette année, 49 candidats ont présenté leur dossier.