ANNECY | En marge de la visite ministérielle, des enseignants se mobilisent

ANNECY | En marge de la visite ministérielle, des enseignants se mobilisent

PUBLIE LE 24/02/2023 par Auriana Castro - 11840 vues

En visite officielle ce vendredi 24 février 2023 au lycée Gabriel Fauré, Pap Ndiaye, le ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse a largement été bien accueilli par les élèves.

Photos, poignées de mains, le ministre a eu le droit à un véritable bain de foule…
Mais quelques enseignants ont attendu la pause déjeuner pour se faire entendre.
A l’entrée de l’établissement, une vingtaine de professeurs syndiqués ou non, comptaient interpeller le ministre. Pour elles et eux, « contrairement à ce qui est dit, tout ne se passe pas bien ! »

Au centre de leurs préoccupations, la vie chère et la réforme des retraites.
Interrogé sur la mobilisation importante du corps enseignant contre cette réforme, le ministre a tenu à souligner de nouveau « la nécessité d’une telle réforme » et a tenu à préciser certaines mesures : « Il faut reconnaitre l’effort qui est demandé y compris aux agents de l’Education nationale. Je rappelle que la retraite progressive qui sera proposée aux fonctionnaires permettra de combiner une partie de sa pension avec sa rémunération à deux ans de la retraite, je rappelle aussi que les professeurs des écoles pourront prendre leur retraite à date anniversaire, si le parlement en décide ainsi, et enfin je rappelle que nous programmons des hausses de rémunération qui vont s’étendre jusqu’à la fin de carrière. »
 

Une revalorisation des salaires que les syndicats demandent depuis longtemps. Surtout en Haute-Savoie où la vie chère est l’une des grandes préoccupations. Questionné, le ministre a voulu se montrer rassurant : « Il y a ici des enjeux supplémentaires liés en particulier au coût de l’immobilier. J’en ai été alerté. Il nous faut réfléchir, en effet, à de meilleurs moyens de contrebalancer ces effets d’inflation en Haute-Savoie. L’attractivité du département est indéniable mais encore faut-il pouvoir loger des professeurs. »

Des réponses qui ne convainquent pas Clarisse Binetruy, professeure d’anglais en Savoie : « On nous promet une revalorisation qui n’en est pas une. Ce sera du travail en plus. Une revalorisation c’est sans contrepartie. Mais on nous en demande plus. Il faudra faire des missions en plus, prendre des stagiaires, former des contractuels en plus… et c’est ça qui nous revalorisera notre salaire. Ce n’est pas une revalorisation. »

De son côté, Gwenaëlle Veron-Delor, professeure d’anglais au lycée Gabriel-Fauré témoigne du coût de la vie dans le département : « On est obligé de partir hors de la ville à cause du prix des logements, ça nous fait des frais supplémentaires pour les déplacements… Je suis parent célibataire, donc c’est mon salaire qui fait tout et clairement la vie est hors de prix ici. Il y a des réalités de terrain qu’il serait urgent de prendre en compte. »
 

Le 8 février 2023, une délégation du syndicat UNSA 74 a été reçue par les sénateurs pour présenter l’étude réalisée, il y’a de cela quelques mois, auprès des enseignants haut-savoyards. Pour 72% la problématique de l’accès au logement se pose spontanément et 17% ressentent un sentiment d’injustice par rapport à d’autres département.