PUBLIE LE 06/12/2022 par Mathieu Hutin - 14516 vues
Ce week-end, les langues se sont déliées. Enquête dans les coulisses de négociations… très particulières.
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Vendredi dernier, le maire d’Annecy revenait pour H2O sur « les cadeaux de Noël syndicaux » qui font que cette fin d’année 2022 n’est pas comme les autres tant pour les agents que pour les élus de la ville d’Annecy.
Si vendredi dernier, Auriana Castro opposait dans son article les arguments des syndicats et la défense polie et policée du maire d’Annecy ; ce week-end, les langues se sont déliées. Enquête dans les coulisses de négociations… très particulières.
« Un tout autre enjeu ! (Pour certains) »
Dans son interview, François Astorg avait affirmé de pas avoir à commenter. Selon nos informations, de multiples sources proches du dossier, ces fameuses élections professionnelles sont pourtant au centre du conflit social inédit depuis la création de la commune nouvelle. La CGT et FA ont même reconnu au cours d’une réunion qu’elles ne pouvaient nier qu’il y avait un lien entre les différents préavis et l’enjeu de ces élections professionnelles qui ont lieu ce jeudi 8 décembre !
Des élections professionnelles qui ont lieu tous les 4 ans. Ce jeudi, c’est donc toute la fonction publique qui vote. Un véritable couperet pour les délégués, parfois sous pression de leur organisation. Un scrutin qui a des incidences pour les organisations, dans leurs subventions, le temps de détachement accordé pour l’exercice syndical mais aussi et surtout pour la crédibilité des forces pour lancer un préavis. Si certains espèrent gagner du terrain, d’autres peuvent craindre de tout perdre.
Le jeu syndical avant le sens du service public
Sauf que c’est une véritable chienlit qui touche la ville dès ce mardi. La grève des atsem et animateurs périscolaires rentre dans sa troisième semaine. A cela s’ajoute un préavis pour ces 6 et 7 décembre. Il concerne une seule organisation syndicale mais tous les agents. Un troisième préavis a également été déposé pour ce 7 décembre, le lendemain de la foire de la Saint-André. Ce dernier concerne notamment les agents du service propreté. Un choix de date vécu par certains comme une véritable provocation et une trahison du sens du service public. En off, on nous le confirme : « Mercredi, pas de nettoyage, pas d’appel à une société privée. Le nettoyage de la ville sera fait jeudi. »
Un peu de fond mais la forme n’y est pas
« Il y a pourtant un peu de fond derrière les revendications » nous confie un informateur qui préfère rester anonyme. « Mais la forme n’y est pas ! Par exemple, pour la propreté, le préavis a été posé sans qu’une demande de dialogue n’ait été formulée auparavant. Les syndicats n’ont pas ouvert la porte du dialogue, qui pouvait avoir lieu, avant de faire grève. » C’est un grief fait aux patrons normalement.
« C’est vrai que la ville n’arrive pas à recruter, qu’il manque du monde. Les rémunérations sont au centre des revendications et les augmentations d’environ 20% faites récemment aux agents du département ont miné ceux de la ville. La commune d’Annecy a du mal à attirer du personnel, la carte postale, c’est fini ! En plus, la ville est sous contrainte financière. Six ans après la création de la commune nouvelle, la fusion continue de créer des embauches et la ville n’arrive pas à réduire le nombre des agents alors que cette fusion impliquait une diminution qui devient indispensable. »
Beaucoup ont perdu le goût de leur travail mais les vraies raisons ont souvent du mal à être bien identifiées et perçues. » Quand on gratte sur le sens de cette déclaration, la petite phrase finie par être lâchée et s’adresse à la poignée d’afficionados du « Annecy bashing » ; devenu sport local numéro un sur les réseaux sociaux : « Le bashing perpétuel alimente la vision négative des agents vis-à-vis de leur travail. » Comprendre : Vous voulez pourrir les élus de la majorité et leur politique mais ce sont les agents de la ville qui se sentent salis. De quoi réfléchir avant de poster la prochaine fois non ?
« Les Atsem ont raté la porte de sortie ! »
Ce conflit-là (pour les revendications locales) dure donc depuis 3 semaines et divise les parents d’élèves. Certains soutiennent le mouvement et les revendications, et ont affiché ce soutien au début du mouvement. D’autres se disaient déjà excédés le 17 novembre, organisant un pique-nique dans le hall de la mairie. De ce côté-là, la situation ne s’est pas arrangée. Des parents se disent désormais en conflit avec leurs employeurs, voire au bord du licenciement pour une de nos sources, tant cette grève prend en otage ces parents sans solution magique de réorganisation de dernière minute. On a donc voulu en savoir plus quant à la durée du conflit et l’absence d’accord, alors que François Astorg nous déclarait qu’il avait presque été trouvé mais qu’il avait finalement échoué. Selon des sources proches du dossier :
« Avant cette grève, la ville avait déjà renégocié le temps de travail et les primes. Le préavis illimité a été lancé pour le 15 novembre. Les négociations se sont ouvertes avant cette date et dès le premier rendez-vous, François Astorg était à la table des négociations. C’était une des revendications, négocier avec le maire et il a été au rendez-vous. La CFDT est majoritaire chez les atsem et c’est vrai que les conflits qui s’enlisent ne sont pas courant avec cette organisation-là. Mais cette grève est menée par deux personnalités particulières.
Avec le conflit qui s’est durci, les atsem sont autocentrées sur leur métier. Réclamer une atsem par classe sans se soucier du coût n’a plus de sens alors que la ville a lâché plus qu’elle ne l’avait imaginé et vraiment le maximum qu’elle puisse faire. Malgré cela, l’accord a échoué. Astorg ne peut pas aller plus loin et vit mal de se voir réclamer de ce que l’administration n’est pas capable d’entendre. Il se sent trahi alors qu’il sait ce métier difficile et qu’il a reconnu avec empathie ces difficultés.
Le maire a même accepté de négocier avec l’ensemble des atsem, ce qui n’est pas classique. Elles étaient une cinquantaine lors de cette réunion et d’un coup, un groupe d’une dizaine d’entre elles a quitté la salle, sans raison apparente. Un temps pour se concerter a été proposé mais les atsem sont apparues divisées. Treize seulement voulaient encore poursuivre la grève ce jour-là. Elles n’étaient d’ailleurs plus que dix à faire grève ce lundi 6 décembre. La ville d’Annecy a lâché pour plus d’1 M€ aux agents, et à terme ça va lui couter plus de 4 M€.
Ce qui a plombé le maire, c’est de toucher du doigt cet accord avant qu’une revendication de dernière minute ait été ajoutée et même acceptée pour que finalement, sa modalité d’application provoque un échec. C’est compréhensible que François Astorg se sente piégé. Elles ont raté la porte de sortie et cette grève devient maintenant déraisonnable. »
Le contexte actuel de forte inflation, ajouté à la vie (déjà) chère dans le bassin annécien devrait voir des choix syndicaux plus durs au sortir des urnes jeudi. Un contexte national qui pèse inévitablement dans ces mouvements locaux sans précédent. En 2018, 800 agents avaient fait grève après la fusion. Des avancées dans la prévention des risques psychosociaux avaient réglé le conflit, sans même qu’il soit question d’argent !
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