PUBLIE LE 06/12/2022 par Auriana Castro - 15037 vues
Une soirée en immersion avec le collectif de Collages Féministes d'Annecy. Reportage
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Depuis quelques années maintenant, des slogans féministes tapissent (pour quelques heures ou quelques jours) les murs de nombreuses villes françaises.
Annecy n’y fait pas exception… Vous avez surement vu ces messages chocs écrits en lettre capitale sur feuille A4.
Armé de feuilles et de colle, le collectif Collages Féministes d' Annecy s’affaire une fois la nuit tombée.
Derrière le collectif Collages Féminsites d'Annecy, un petit groupe composé de femmes et de minorités de genre, mais néanmoins rodé.
« Tu trouveras toujours notre soutien sur les murs »
Ce soir-là, iels sont cinq à arpenter la ville « à la recherche du mur où coller ». Généralement éloigné du centre-ville, le petit groupe a décidé ce soir de viser des murs proches de la vielle-ville d'Annecy, où nombre de passants pourraient lire leurs messages.
Devant le cinéma Pathé, dans les tunnels souterrains de Bonlieu et de la gare, les feuilles A4 et leurs lettres noires sont collées.
Pour le collectif, il n’y a plus qu’à espérer que leurs collages tiendront jusqu’au lendemain matin : « Certains sont arrachés très vite, ils tiennent quelques heures, un jour si on a de la chance » confie en plaisantant Juliette.
« Le patriarcat tue » « Victime on te croit, violeur on te voit » « Silence on viole » et bien d’autres slogans fleurissent ainsi en quelques heures sur les murs d’Annecy. Des messages qui sont là pour dénoncer : « En quelques mots, on décrit toute une partie de la société. » explique Alix, colleuse depuis plus d’un an.
Plus de 130 prénoms tracés au feutre rouge ont ainsi été déroulés devant le cinéma Pathé. Les prénoms des victimes de féminicide depuis le 1er janvier 2022.
Derrière ces messages d’alerte, l’action même de coller relève un sens particulier : « Ça libère toute la haine qu’on peut avoir à l’intérieur. ». Pour Amélie, qui collait avant dans les rues parisiennes, le collage est aussi un moyen de se réapproprier la rue : « On se sent plus à l’aise le soir, on n'a plus peur de répondre, on n'a plus peur d’être seule, même si bien sûr, il reste des traces. Mais globalement, maintenant, je n’ai plus peur. » Un sentiment partagé par Alix : « C’est un moment de sororité, d’adelphité, je me sens soutenue et forte dans ces moments-là. »
L’une étale la colle, une deuxième pose les feuilles et les autres surveillent, guettant l’arrivée éventuelle des forces de l’ordre. Car si les collages ne sont pas des tags, et s’enlèvent sans beaucoup d’efforts, la démarche n’en est pas pour autant légale.
A Annecy-même, jusque-là, aucun membre n’a dû faire face à la police, lors des séances de collage, quelques encouragements et quelques insultes leurs sont dirigées.
Juliette raconte : « On m’a dit qu’on détruisait du mobilier urbain, qu’on salissait la ville… il y a toujours quelques remarques ou insultes qui tombent… »
Des critiques qui passent au-dessus de Gott, membre également du collectif : « Ils n'ont qu’à pas coller ! ». Avant qu'iel poursuive : « Moi je fais ça pour celles et ceux qui n’ont pas les connaissances qu’on a. Je fais ça pour la mama de 50 ans avec cinq gosses qui passe sa vie à faire les courses et le ménage. Qui n’a pas le temps de penser. A qui on n’a jamais donné accès à la culture ou à la sociologie… Qu’elle puisse voir que sa condition n’est pas normale. Ça va être compliqué, mais on est là et on est ensemble. »
Leur dernier collage ce soir-là, c’est dans « leur tunnel » qu’il est réalisé : « Le sexisme est partout, nous aussi ».
Comme Alix, Amélie, Juliette, Gott et bien d’autres anonymes, à Annecy, nombres se sont emparés des collages pour s’exprimer et dans l’espoir « de faire réfléchir ».
Une action loin d’être isolée, puisque de tels collectifs de collages féministes ont ainsi vu le jour dans près de 200 villes en France.
Ecoutez le reportage :
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