Haute-Savoie

HAUTE-SAVOIE | Véronique Riotton : « Rappeler à quoi sert un député ! »

HAUTE-SAVOIE | Véronique Riotton : « Rappeler à quoi sert un député ! »

PUBLIE LE 27/03/2022 par Auriana Castro & Mathieu Hutin - 12854 vues

Véronique Riotton, députée La République en Marche de la première circonscription de Haute-Savoie était « L’Invité.e H2O » de ce dimanche 26 mars. 

Elue en 2017, Véronique Riotton vient de la société civile, et à chacune de ces interventions en tant que députée, elle revient sur le rôle de sa fonction : « J’aime rappeler à quoi sert un député. La première mission qui nous est confiée c’est de Représenter nos citoyens, à la fois être capable d’écouter et de comprendre les problématiques de nos territoires pour alimenter le travail à Paris. Et puis être capable de retranscrire les actions que l’on a fait au niveau national et de les expliquer. » 

L’occasion pour la députée de la majorité de revenir donc sur son mandat et d’expliquer ses actions.

Véronique Riotton a notamment été la rapporteuse de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire. Une loi promulguée au premier semestre 2020, en février précisément. Et qui a impliqué dans sa feuille de route trois acteurs : « les consommateurs, les industriels et les collectivités »

Une loi dont l’objectif est de mettre fin d’ici 2040 au plastique à usage unique : « Bien évidemment que c’est difficile pour les industriels. Ça fait 70 ans qu’on est arrivé à l’apogée du plastique. C’est pratique comme matériaux, ça a de nombreuses qualités […] et ça a tous les défauts qu’on lui connait. » explique Véronique Riotton. Pour la députée, cette loi répond également à l’attente de la population : « Tous les changements à faire dans l’économie circulaire sont poussés par le marché, sont poussés par les consommateurs qui demandent des changements dans la manière de faire. »

Une autre demande des consommateurs de plus en plus importante : la durabilité et la réparabilité des produits. Un indice de réparabilité est présent maintenant sur les produits de l’électroménagers, il est dispensé par l’ADEME, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.  Véronique Riotton explique : « L’objectif, c’est de lutter contre l’obsolescence programmée. De proposer des produits réparables, avec la mise à disposition des pièces et de la documentation nécessaire. On dépasse la crainte de prolonger la durée de vie d’un produit, par ce que le consommateur fait le choix de la qualité. »

Interrogée sur les limites de la loi, si celle-ci va notamment assez loin. Elle répond : « Nous on est législateur, le boulot c’est de donner de l’ambition et on l’a fait puisqu’on a inscrit dans la loi la sortie du plastique à usage unique d’ici 2040. Ça impose des bouleversements énormes, on parle de business model, des emballages, du secteur du luxe… Comment on change l’ensemble des usages. »

Une « ambition » qui se traduit notamment par la stratégie dite des trois R : réemploi, réutilisation et recyclage : « L’objectif est d’emmener tout le monde pas à pas, 5 ans après 5 ans, de pousser les acteurs par un mécanisme de fond au réemploi, à la seconde main. ».

6 mois après la promulgation de la loi, un rapport d’évaluation a été réalisé pour contrôler les sorties des décrets. La députée révèle que seulement 5 % des décrets qui devaient sortir l’avaient été. Elle confie : « Je vous l’a fait courte, février 2020 à aout 2020 : en pleine pandémie. L’évaluation était assez salée. ». Véronique Riotton poursuit : « On a une volonté de transparence, on demande des comptes au gouvernement. C’est aussi l’un des rôles des députés de la majorité. »

Véronique Riotton, présidente du groupe d’amitié France Népal

La fonction de députée de Véronique Riotton ne s’arrete pas qu’au niveau local ou national. Elle a notamment rejoint l’Union Interparlementaire (UIP), un organisme qui rassemble tous les parlements du monde par représentation : « un fonctionnement de type ONU » décrit la députée.  Un organisme qui permet selon la députée « d’ouvrir les yeux et de sortir d’un entre-soi ».

Véronique Riotton est également la présidente d’un groupe d’amitié France Népal. Un choix qu’elle n’a pas fait par hasard : « C’était 2 ans après le séisme, on a une communauté népalaise importante en Haute-Savoie et un tissus associatif important également. » La députée nous confie ainsi qu’elle revient d’une mission parlementaire au Népal : « J’ai pris tout mon rôle de diplomatie parlementaire. » Plusieurs sujets étaient au centre de cette mission parlementaire : l’industrie, la représentation des femmes et des castes, mais également la reconnaissance par le Népal de la Russie comme l’agresseur face à l’Ukraine. Une prise de position qui « n’était pas gagnée » pour la parlementaire : « Ils sont entre la Chine et l’Inde. Cette décision c’est aussi le signe d’une indépendance. »

Lors de l’interview d’autres sujets ont été abordés : la problématique du loup en Haute-Savoie, le délai supplémentaire de deux semaines pour l’IVG, la réforme des retraites, l’élection présidentielle, la campagne d’Emmanuel Macron et les législatives.